29.12.22 ● Halima Gaye, DevOps engineer senior ● Conférence de 8 minutes
Voilà deux décennies que le Cloud Computing chamboule les marchés mondiaux. Les cartes sont redistribuées. Certains géants ont saisi cette opportunité pour asseoir leur monopole, d’autres peinent à rattacher le wagon, tandis que la nouvelle génération rivalise d'ingénierie pour les dépasser. C’est simple, le cloud computing est devenu vital pour rester compétitif, alors pourquoi pas vous ?
Le développement du cloud computing était d’abord une motivation purement économique : passer les dépenses technologiques du rang de dépenses d’investissement - CAPEX - à des dépenses d’exploitation - OPEX. Comment ? Au lieu d’investir sur des infrastructures physiques, coûteuses et énergivores (CAPEX), le cloud computing permet de “louer” des infrastructures existantes à distance comme celles de Google, Microsoft, ou Amazon. Ces “Cloud providers” vous donnent accès, à la demande, aux ressources informatiques essentielles à la maintenance de vos services numériques : stockage, base de données, serveurs, plateformes de calculs, processus commerciaux… sans investissement propre dans des infrastructures physiques, coûteuses et énergivores.
Des banques aux assurances, des marques de sportswear aux géants de la distribution, en passant par les services de communication … Si votre entreprise a un business model qui repose en partie sur une offre numérique alors vous êtes concernés. La taille ne compte pas ! ( ses services sont mesurables)
Ici, c’est le consommateur qui compte et la perception qu’il a de vous. La finalité du cloud computing est de vous donner la capacité d’améliorer votre offre en continu - une amélioration rapide, automatisée (DevSecOps) et pertinente (Big Data) - en vous libérant des contraintes liées à la gestion d’infrastructures physiques.. En somme, vous rendez votre infrastructure flexible pour répondre à une demande toujours plus croissante - nombre d’utilisateurs - et versatile - changements des habitudes, des tendances- plus rapidement.
Acteurs du changement depuis près d’une décennie et confortés par tous les indicateurs chiffrés de notre marché, nous en sommes convaincus : les applications cloud native et les technologies qu’elles impliquent sont l’avenir de ceux qui s’y appliquent dans le présent. Il est vital aujourd’hui de migrer son offre numérique sur des architectures en microservices pour bénéficier de ses avantages et rester compétitif. Alors, est-ce aussi simple que ça ?
Dans un modèle classique de centre de données, l’ajout d’un équipement X prend des jours, des semaines, voire des mois - autant de temps inemployé à créer de la valeur et/ou autant de temps employé par vos concurrents à grignoter vos parts de marché.
Le cloud computing mise sur le temps réel. À l’achat d’un service cloud, vous n’avez plus qu’à le configurer selon vos cas d’usage, à les déployer dans un environnement du cloud et commencer à en profiter. Combien de temps cela peut prendre ? Quelques minutes, quelques heures … au pire !
Vous ne payez que ce que vous consommez ! Les fournisseurs vous facturent uniquement les ressources utilisées. Notez toutefois, que la mise en place de processus de monitoring et d’outils de gestion de ressources performants est fortement recommandée. Ne consommez pas plus qu’il n’en faut et vos factures en seront davantage agréables pour vos services financiers .
La scalabilité, le scaling, l’élasticité … est la capacité gagnée via l’utilisation du Cloud Computing d’aligner en temps réel votre offre numérique à l’évolution de la demande de vos consommateurs. En termes plus techniques, votre infrastructure sera en capacité d'augmenter ou diminuer ses besoins - automatiquement ou manuellement - en ressources informatiques en fonction des charges de travail sans en altérer ses performances.
Le Cloud Computing couvre bien des aspects, comme l’automatisation des processus, une gestion Big Data optimisée, le déploiement continu… qu’il est difficile d'énumérer ici. Le Cloud Computing sert avant tout votre entreprise se montrant utile selon votre contexte d’affaires.
Via ce modèle vous pouvez bénéficier de tous les avantages du cloud : élasticité, automatisation, simplification… tout en conservant vos données sur site. En d’autres termes, ce modèle implique un degré de sécurité supérieur à son homologue public mais aussi un coût d’investissement supérieur.
Le cloud privé est un ensemble de ressources (matériel, réseaux, stockage…) réservées à l’usage exclusif de l’entreprise - locataire (externe) et/ou propriétaire (interne) - à l’inverse des clouds publics où les ressources sont mutualisées. Abrité derrière un pare-feu, ce modèle met l’accent sur la gouvernance, la sécurité et la conformité, mais aussi, sur l’automatisation. Dans ce sens, vos règles et vos processus de gestion s’intègrent dans les logiciels utilisés à des fins de simplification et de prévisibilité.
Les fournisseurs de Cloud s’adaptent à ce type de modèle en vous fournissant l’entièreté de leur catalogue utilitaire, installable dans le centre de données privé derrière votre pare-feu bien entendu. Les conditions de tarification varient selon les fournisseurs et votre situation.
Via ce modèle vous pouvez bénéficier de tous les avantages du cloud : élasticité, automatisation, simplification… à portée de clic, sans investissement physique. Vous accédez et gérez via internet votre infrastructure et les solutions choisies.
Le nuage public est un ensemble de ressources (matériel, réseaux, stockage…) appartenant à un tiers - notamment AWS, Azure, GCP - mis au service des entreprises et des particuliers. Votre infrastructure technique est donc externalisée, en instance privée ou mutualisée selon les offres et vos contraintes. Exemple : une instance privée coûte plus cher, mais elle permet d’appliquer des règles de gouvernance qui ne peuvent être appliquées dans un cadre mutualisé (multi-tenant).
Ce type d’offre à la demande couvre un ensemble de services exponentiels : stockage, calcul, traitement des données, sécurité… Client, vous souscrivez à ce dont vous avez besoin et payez les ressources dont vous avez besoin. Vos applications, elles, seront exécutées dans le cloud public.
.Le cloud hybride est une combinaison du cloud privé et du cloud public qui permet à ses adeptes de solutionner leurs problématiques sans faire de compromis. Par cette alliance, vous créez un écosystème informatique résilient et ultra-flexible.
Par exemple, vous pouvez bénéficier des coûts avantageux des clouds publics pour vos services numériques sans risque, et des fonctionnalités de sécurité avancées offertes par le cloud privé pour vos services à haut risque (transactions bancaires, Identifications). Les services bancaires, en l'occurrence, préfèrent le cloud privé au cloud public. Le multi-cloud suit très souvent ce modèle, c’est-à-dire l’utilisation de multiples fournisseurs de clouds publics au sein d’une entreprise - voir la différence sur le schéma.
Cette dernière configuration crée tout autant de valeur que de maux de tête. En effet, le cloud computing impose un renouveau structurel de votre entreprise. Ajoutez à ça un écosystème hétérogène et le bateau peut vite rester au port ou couler dans le pire des cas. L’unification de vos processus de travail, quel que soit le modèle utilisé, est indispensable. Nous tenons à vous rassurer. La communauté recèle de trésors informatiques qui permettent une adoption collective et bénéfique.
L’Iaas fournit un serveur virtuel équivalent à un serveur physique. Vous choisissez le système d’exploitation et tout ce qui se trouve en haut de la pile (voir image ci-dessus), notamment les middlewares et les applicatifs.
La PaaS combine l’IaaS avec un ensemble de services de middleware, de développement de logiciels et d’outils de déploiement. Les outils de développement déjà imbriqués, vous pouvez, dès le départ, concentrer vos efforts opérationnels sur vos applications : “code, push, deploy”.
Un service numérique prêt à l’emploi ! Le SaaS est une application créée et hébergée par un fournisseur dans un modèle multi-tenant. Ce type de service, nous en utilisons tous les jours.
La compétition inter-entreprise, les habitudes de consommation, l’ubérisation… Les compteurs mercantiles sont remis à 0.
Ce que nous constatons sur le terrain est une volonté ferme de transiter vers le cloud enlisée par le maintien d’une culture d’entreprise en silos. En somme, des entreprises multi-cloud mais plusieurs équipes mono-cap. Renouvelé son application sans l’avis commercial, à quoi ça sert ? Développer sans règles de gouvernance et règles de conformités, quelles conséquences encourons-nous, entreprise et consommateurs ? Agir sans plan, quel avenir ?
Rassurez-vous. Une transition vers le cloud est une course de fond, pas un sprint. Nous conseillons toujours à nos clients d’adopter une démarche progressive. Changez par “bout d’infrastructure” permet d’expérimenter les différents modèles choisis tout en assurant une adoption efficiente des nouveaux concepts. Puis, nous expérimentons les choix stratégiques en commençant par le développement d’un POC (proof of concept) accessible sur un échantillon ciblé de clients ou de collaborateurs, selon la nature du projet. Ceci vous amène à un MVP (minimum viable product) qui nous permet d’assurer la validité des directions stratégiques prises et de les optimisées.
Engagés dans les transitions vers le cloud de grands groupes, nous commençons toujours par auditer toute l’infrastructure de nos clients via des ateliers collaboratifs visant à réunir toutes les parties prenantes. En effet, la phase d’audit de votre infrastructure est cruciale pour aboutir à un plan d’action efficace : ressources humaines, outillages, organisation et accompagnement de la transition. Voici quelques points à approfondir avant de faire cap vers l'océan bleu :
Quelle est ma cible aujourd’hui ? Quels seront mes segments de marché demain ? Quelle place prend la donnée et son traitement dans mon activité ? (très important) Quelles compétences nous sont nécessaires ? Définition d’un R.O.I.
Quelles sont les applications concernées ? Répondent-elles aux besoins de l’entreprise ? Sont-elles cloud-friendly ? Comment transformer mes applications legacy ? Quelles solutions technologiques et fournisseurs répondent le mieux à nos cas d’usage ? Quelles sont les priorités ? Quelles sont les limites légales auxquelles nous devons répondre ?
En général, il est préférable d’engager une transformation et une modernisation de toutes les applications monolithiques. Les transférer sur le cloud dans l’état Legacy n’est pas une solution viable sur le long terme et représente une opération coûteuse. Il est donc préférable de revoir leur architecture dans leur ensemble. Nous supprimons leurs dépendances puis nous favorisons la création d’architectures en microservices.
De sa création jusqu’à sa mise en production, ce type d’application implique une nouvelle approche organisationnelle au niveau des métiers et de nouvelles compétences : Agilité, DevOps, Containerisation, Orchestration… Écrit ainsi, nous pouvons penser que le chemin est long. Il l’est. Cependant, les bénéfices sur le moyen et long terme sont à la hauteur : une meilleure offre numérique, une meilleure expérience utilisateur, et surtout, une capacité d’adaptation et d’innovation portée à son paroxysme.
Qui est concerné par la transition ? Par quels moyens allons-nous communiquer ? Comment allons-nous documenter le changement et diffuser l’information ? Quels outils d’unification des workflows allons-nous mettre en place.
Une migration vers le cloud implique de nouvelles méthodes de travail à diffuser dans une organisation devant être dé-silotée. Nous parlons ici des biens connus et souvent incompris : DevOps, DevSecOps, Agilité… Pour atteindre un pipeline CI/CD automatisé et efficient sur la durée, ce mouvement culturel doit être accompagné par une communication transparente et transversale de l’information mais avant tout portée et vitalisée par le C-Level.
Si vous souhaitez approfondir ce sujet, nos équipes sont tout ouïe !
Assurons que vos efforts investis dans le cloud soient rentables … dans le temps !